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Le Crest est un village perché d'origine castrale, dédoublement de l'ancien chef-lieu de paroisse de Julhat, dans la vallée de l’Auzon : les plus anciennes mentions des seigneurs du château et du village subordonné datent des XIe-XIIe siècles. Le château fut le berceau éponyme d’une puissante famille seigneuriale, qui s’éteignit après le milieu du XIIIe siècle.
Une agglomération se développa progressivement autour du château, principalement sur son flanc septentrional. Le plus ancien quartier occupa la basse-cour au pied du rocher (mention d’un burgus, ancienne porte romane, aujourd’hui détruite). Ce premier peuplement, qui n’est pas sans rappeler les villages fortifiés méridionaux, déborda en direction du nord autour d’une place, puis le village fut agrandi, par lotissement régulier sur plan orthogonal, vers l’ouest, dans l’espace séparant le premier faubourg de l’église : un texte de 1344 distingue le quartier situé infra muros Cresti et la villa nova Cresti. Le nouveau quartier, qui suppose une organisation délibérée de l’espace, n’ayant pas eu le développement escompté, l’église resta isolée : construite au cours de la seconde moitié du XIIe et au XIIIe siècle, siège d’un chapitre en 1259, elle concurrença de plus en plus l’ancienne paroissiale de Julhat.
Avant le milieu du XVe siècle (dessin de l’Armorial de Guillaume Revel), les quartiers extérieurs furent enfermés dans une enceinte basse et de construction sommaire. Pour réduire le périmètre à défendre, l’église, décentrée par rapport au village, fut laissée à l’extérieur de la fortification collective et reçut ses propres organes défensifs. Les tracés restent bien reconnaissables dans le plan et dans les vestiges encore visibles.
Gabriel Fournier,
Professeur Honoraire de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.
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