Situé dans un vallon de la Limagne des Buttes, Chas, dont le nom a des origines latines (casa), est mentionné pour la première fois en 990, date à laquelle l’église Saint-Martin est donnée au prieuré de Sauxillanges par l’évêque de Clermont : Begon. Le premier seigneur connu est Jean Gouge de Charpaignes, trésorier du duc de Berry et frère de l’évêque de Clermont Martin Gouge de Charpaignes. Sa fille Jeanne épouse en 1421 Jacques de Montmorin et lui apporte en dot le seigneurie qui reste dans cette famille jusqu’au début du XVIIIème siècle. Le dernier seigneur M. Durey de Noinville émigre sous la Révolution et ses biens sont confisqués et vendus comme biens nationaux. A la même époque est attestée l’existence d’un prieuré dépendant de Saint-Chaffre du Monastier dans le diocèse du Puy.
Si les sources écrites restent rares, l’histoire a laissé ses traces dans la pierre. Chas a conservé la fontaine Saint-Aignan d’époque Renaissance, l’église Saint-Martin, chapelle castrale devenue église paroissiale et le fort qui l’enserre. Développé dans la basse-cour de la maison-forte, il constitue un quartier individualisé au centre du village, conservant des vestiges de fortifications. Parmi ceux-ci la porte nord avec sa tour orientale sur laquelle s’appuie le beffroi permet d’y accéder. Des venelles desservent un ensemble de petites constructions, les loges, parfois plus soignées , indiquant alors la présence probable d’habitations permanentes. La plupart ont été aménagées pour des usages agricoles notamment liés à la viticulture, ce qui a permis leur conservation jusqu’à nos jours. L’église, d’origine romane mais remaniée au XIVème siècle, occupe le centre de l’ellipse formée par le Fort. Elle était autrefois bordée par le cimetière dont l’emplacement forme une petite place au Sud. Des bâtiments assez importants, d’époque médiévale mais remaniés ensuite donnent sur celle-ci. Il pourrait s’agir de l’ancien prieuré mentionné en 1789.
La partie ouest du Fort est occupée par la maison forte dont le logis conservé est actuellement partagé en deux propriétés. Doté d’une tour et d’une tourelle d’escalier, il est éclairé par des baies à croisées et des fenêtres à traverses permettant de le dater des XIVème ou XVème siècles. En revanche, les communs et le donjon circulaire qui occupaient l’espace au Nord ont disparus, de même que la tour occidentale de la porte nord, dont on peut encore lire la trace dans la courtine.
La porte nord et la tour qui y est accolée, ainsi que le porche de l’église, daté de 1588, sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Cadastre napoleonien du fort
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