Mirefleurs a pour origine un château des comtes d'Auvergne, appelé primitivement Châteauneuf et installé dans la paroisse de Chalendrat, au-dessus de l'Allier. Le nom apparaît dans les textes dans la seconde moitié du XIIIe siècle et la construction du château est à mettre en relation avec la réorganisation du comté résiduel autour de Vic-le-Comte à la suite de l’intervention capétienne. En 1470, Louis XI autorisa les comtes à changer le nom en Mirefleurs. Quelques années plus tard, en 1491, Mirefleurs est défini comme une bonne ville close. En 1518, les habitants du village de Saint-Maurice, dont la justice était depuis 1352 partagée entre le comte et l'abbé de Manglieu, étaient tenus au service de guet à Mirefleurs.
Chalendrat ne disparut pas pour autant. Le village resta le siège éponyme d'une famille chevaleresque dont deux membres firent hommage au comte d'Auvergne en 1332 pour deux maisons situées dans le village. Un siècle et demi plus tard, en 1493, le seigneur de Chalendrat passa une transaction avec les habitants de Mirefleurs au sujet de servitudes diverses (droits de passage et droits de pacage) dans le lieu de Chalendrat : les habitants formaient alors deux communautés distinctes en état de défendre leurs droits. L’église de Chalendrat exerça les fonctions paroissiales jusqu'au XVIIIe siècle.
Le château de Mirefleurs, sur le bord du relief, au-dessus de l'Allier, était, d'après un dessin du XVIe siècle et les vestiges encore visibles, un grand ensemble quadrangulaire flanqué de tours, dont l'une, plus élevée et plus grosse, pourrait être l'ancien donjon du XIIIe siècle. Le bourg subordonné avait pour axe majeur la rue de la Grande Charreyre, qui relie le château à la porte principale (la porte Pourcheix). Il était entouré d'une enceinte, dont le tracé malgré sa dégradation, reste identifiable sous forme de quelques vestiges monumentaux (rempart, portes, tours). À en juger par une analyse minutieuse du parcellaire et par le dessin des rues, il n’est pas exclu que cette fortification ait été précédée d'une enceinte plus étroite appuyée au château. Ce plan primitif a été occulté par la croissance ultérieure du bourg, qui s'est faite sur un réseau de rues en patte d'oie divergeant à partir de la porte principale (porte Pourcheix).
Gabriel Fournier, Professeur Honoraire de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.
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